Technologie, Robots, IA… Le travail c’est terminé.
19 janvier 2023 • Autres... • • par Roland Guinchard
La technologie permet elle vraiment d’abandonner le travail ? Peut on imaginer que le travail disparaisse tout simplement ? Spoiler : Non… car on a trop besoin de « disputer ».
L’omniprésence des robots, de l’informatique, des communications feraient penser que pour survivre, il n’est plus vraiment nécessaire de chercher, de se défendre, de comprendre, de voyager… de se fatiguer, en somme.
Tristan Bernard disait : « L’homme n’est pas fait pour le travail, la preuve c’est que ça le fatigue »
Un autre disait d’expérience de se méfier car « ne pas travailler, c’est un boulot à plein temps ».
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La dispute nécessaire au travail comme signe du « ratage inhérent à la rencontre humaine »
L’homme devra « faire avec » les deux fondamentaux propres à son espèce, : l’amour et…le travail. Le premier (l’amour) pour créer et multiplier les individus et produire, un peu, de plaisir, le second (le travail, donc) pour créer de quoi maintenir vivant son corps, celui de ceux qui lui tiennent à cœur et produire encore, un peu de plaisir.
L’horreur est que cela conduise parfois à éliminer les autres … ce qui serait un autre travail, celui du soldat.On commence à comprendre pourquoi les deux mouvements « pulsionnels » de l’existence (selon Freud pulsion de vie et pulsion de mort) sont condamnés à coexister. Cela pose quelques problèmes, en Ukraine et ailleurs, depuis très longtemps, et la pathologie perverse et paranoïaque complique encore la donne.
On peut imaginer que le travail humain puisse disparaître comme force de calcul car l’apparition de nouvelles technologies informatiques dotées de puissances de calcul prodigieuses, promettent des résultats toujours plus complexes, sans fatigue.
Le cas des Intelligences Artificielles (IA)
Le travail peut disparaître aussi comme invention ou création car la machine peut susciter elle-même d’infinies œuvres créatives, musiques, histoires idées ou objets, aléatoires à partir de la gigantesque base de données mondiale de connaissances et d’art mises en commun grâce à internet.
L’émergence de l’art ou l’image de sens créés par des intelligences artificielles (l’illustration de cet article est d’ailleurs un exemple d’art crée par une IA, nommée DallE-2).
Regardons par exemple du côté de l’intelligence artificiel de l’entreprise Open AI « ChatGPT »
Pour l’expérience, dans cet article, il a été demandé à ChatGPT de se définir, et voilà ce qu’elle a répondu :
“Chat GPT est une technologie qui permet aux utilisateurs de discuter avec une intelligence artificielle (IA) conçue pour répondre à des questions ou discuter en utilisant un langage naturel.
C’est une version plus développée de l’intelligence artificielle qui est en train de devenir de plus en plus sophistiquée, à mesure que les progrès technologiques avancent.
Le terme GPT veut dire « Generative Pre-trained Transformer ». Cela signifie que l’IA a été pré-entraînée pour comprendre le langage naturel et répondre aux questions qui lui sont posées. Cette technologie permet aux utilisateurs de discuter avec l’IA à l’aide de phrases et de mots qui lui sont familiers.
Chat GPT est une technologie très puissante qui offre une variété d’applications. Elle peut être utilisée pour créer des assistants virtuels, des chatbots, des agents conversationnels, des systèmes de diagnostic et bien plus encore.
Elle peut même être utilisée pour améliorer la précision des systèmes de traduction. Cette technologie est très prometteuse et est en train de changer la façon dont nous interagissons avec les ordinateurs.”
Que dire de plus ? Si vous souhaitez tester vous-même le fonctionnement de ces IA, rendez-vous sur le site d’OpenAI
Pour un sens MAL partagé ?
Pourtant, même si la force de travail n’est plus nécessaire et que l’effort disparaît, alors on découvre que le travail continue quand même à exister et qu’au bout du bout, il consiste à créer du sens mal partagé entre les « êtres humains », appelés aussi des « personnes ». Pour ceux-là, la rencontre sera toujours un peu ratée, et la « dispute » même non déclarée fera partie de la rencontre, ce qui, étonnamment, demeurera totalement indispensable.
Car le propre de l’humain en effet est bien là : le contact entre personnes doit être toujours raté – au moins un petit peu. Ce qui est raté n’est jamais vraiment un hasard, mais la raison restera très rarement accessible. C’est frustrant, n’est-ce pas ? Mais c’est totalement nécessaire.
L’avantage du « raté » vis à vis d’une relation « parfaite » est que l’un des interlocuteurs laisse de la place à l’autre, puis décide de ne pas la laisser, puis fait que cela change encore et se modifie à nouveau, et apporte encore et encore au fil du temps, des trouvailles , des changements.
C’est la meilleure des nouvelles pour la continuation « d’interactions en échanges vivants » !
Le travail est l’ambiance de la vie.
Parce qu’il est potentiellement et heureusement le lieu de la « dispute », le travail consistera pour l’essentiel à se rendre, en multiples allers-retours..
- de l’idée que tout le monde doit être pareil, à
- à l’idée qu’il faut éliminer ceux qui ne le sont pas, pareils, justement.
Le but étant d’éviter toujours l’une et l’autre de ces extrémités. Ce n’est pas une marge si mince. Cela se joue en géopolitique mais aussi dans chaque lieu de travail.
Le travail c’est ce que crée le lien social ? Non, en fait c’est bien « ce QUI crée le lien social », juste après que l’amour a créé du vivant. C’est la raison ultime pour laquelle on ne pourra jamais imaginer que le travail disparaisse, même s’il prend des formes inconnues, étant mouvement quasi premier du lien entre personnes, force surgie du cœur même du social vivant.
Pour refaire surface….
Pour sortir de ces profondeurs si essentielles mais complexes, continuons simplement à dire que pour absolument toutes les relations au sein du travail (Work) et l’ambiance qui contient ces relations, exigeront là où elles se mettent en place, qu’on en prenne soin, (care).
La conséquence de tout ceci est qu’il faut indiquer à chaque membre des ensembles sociaux surtout du travail, qu’on cherchera toujours à définir de l’espace vivable entre le soi et le nous, entre moi et les autres*. La présence ou non de ce minimum d’espace existentiel se nomme l’ambiance. Son caractère équilibré est bien plus souvent nécessaire qu’on ne le croit ordinairement et permet juste d’exister au travail.
Se sentir rassuré de ce point de vue est important pour que tout le monde de ce point de vue obtienne de bons résultats, savez-vous ?