La psychologie du lavabo
29 janvier 2020 • Psychologie • Lecture : 3 minutes • par Roland Guinchard
« La théorie du lavabo »
A de nombreuses occasions, y compris dans les plus « scientifiques », en apparence, on a pu noter la prégnance d’un prêt-à-penser de la psychologie individuelle et/ou collective dans l’entreprise, et qui se nommerait :
C’est un cas particulier de l’hydrodynamique qui se définit ainsi :
« Toute quantité d’énergie psychique déversée dans un contenant social, tend à s’accumuler pour créer un phénomène débordant et douloureux de type Déga-dézo ».
- Le type DEGA-DEZO collectif est spectaculaire, abréactif, colérique, grande gueule et conflictuel (typiquement la grève ou la révolte)
- Le type DEGA-DEZO individuel est angoissé, plaintif, discret, avant de surgir sous forme de défaillance (typiquement le suicide ou le burn-out).
Trop c’est trop et quand c’est trop ça déborde.
Du coup la solution est simple : on sort les pompes, les serpillières, les éponges (médecins du travail, coachs, consultants), les produits qui débouchent (médicaments), les raclettes (ruptures conventionnelles), les seaux (plan sociaux pour désengorger l’orifice du trop plein malencontreusement très obstrué ces temps ci), avant de passer les lingettes (stages de relaxation) et le « spray » final (Feng shui des locaux administratifs).
Je ne connais pas les avantages secondaires de cette façon de penser (peut être à éviter tout débordement de la pensée) mais il est évident que son utilité première est de venir compenser la difficulté récurrente d’imaginer le travail autrement que comme un « conflit de quantité ».
Mais si c’était cela pourquoi des milliers de gens accepteraient ils encore l’inacceptable au travail sans jamais déborder de rage ?
Pourquoi des gens qui gagnent beaucoup trop d’argent au travail ne semblent ils pas prêts à en faire déborder sur les autres ? (Même s’ils se prétendent eux mêmes débordés).
La métaphore du lavabo ne fonctionne donc pas très bien pour la relation entre l’homme et le travail. Malgré les apparences elle est très statique.
Préférons celle plus complexe mais plus juste de la « Montgolfière » (pour l’identité professionnelle voir cet article) ou celle, plus champêtre, du désir de travail comme plante à faire pousser nécessitant terre (emploi), eau (salaire), air (sens discours symboles), chaleur (management).
Un ingrédient vient il à manquer que la plante se porte mal, c’est bien pire si deux, trois, ou quatre sont absents.. TROP souvent ce qui manque en ce moment au travail c’est l’AIR et la CHALEUR.