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Neurosciences, inconscient & Intelligence artificielle

Neuroscience, inconscient & Intelligence artificielle

Les neurosciences et l’IA et leur impact font l’objet de nombreux commentaires et discussions, notamment depuis l’arrivée remarquée de l’entreprise Open IA. Dans cet article, nous faisons un pas de coté pour élargir le débat.

Le déferlement d’informations nombreuses et bruyantes liées à l’apparition du concept de l’Intelligence Artificielle, montre que l’IA est un instrument extraordinaire de compilation de données, l’un des enfantements inéluctables de la mondialisation et de l’informatique, d’un avantage pratique considérable en matière d’accès à l’information.

Cela peut susciter deux réactions sous forme de questions sans doute un peu défensives :

  • L’I.A. modifie-t-elle la compréhension de l’humain au même point que le concept d’inconscient a pu le faire ? Jusqu’à aujourd’hui, non.
  • L’I.A. modifie-t-elle la description de l’humain au même point que les neurosciences ont pu le faire ? Jusqu’à aujourd’hui, non.

De fait l’intelligence artificielle n’est pas une intelligence car elle ne produit ni lapsus, ni découverte.

1 – l’I.A. modifie-t-elle la compréhension de l’humain au même point que le concept d’inconscient ?

La rupture épistémologique que constituait le concept Freudien de « Désir inconscient » – révolution « Copernicienne » encore parfois difficilement intégrée – fut centrale pour comprendre différemment le fonctionnement de l’espace relationnel et social, celui des individus et des sociétés.

La notion de « Désir inconscient » est devenue dérangeante dès que Freud en a posé l’hypothèse. Introduisant un clivage entre soi et soi, le médecin viennois déboute l’être humain de tout espoir de contrôle sur son psychisme, au point même de laisser penser que le contrôle fût bel et bien inverse : notre inconscient est premier, la vie consciente morale et quotidienne ordinaire dépendant surtout de lui.

Le fonctionnement de cet inconscient semble d’ailleurs se manifester à la fois par un élan d’énergie fondamental et complexe tout à fait souhaitable mais aussi par la fomentation d’erreurs gênantes de la raison et de l’intelligence (lapsus – actes manqués – répétitions de scénarios de vie – symptômes) qui indiquent une « autre » vérité de la personne, vérité, oubliée car devenue étrangement insupportable, apparaissant « à l’insu du plein gré ». Mais ces troubles indiqueraient, plutôt qu’une erreur, une autre localisation de sa vérité pour chacun.

De fait la notion d’IA n’est pas aussi dérangeante, car elle fait apparaître surtout une bibliothèque de Babel comme celle de JL Borgès. L’IA me dira « tout ce que je veux savoir » mais jamais « ce que de moi je devrais connaître pour être humain »

2 – L’I.A. modifie-t-elle la découverte et la description de l’humain au même point que les neurosciences ?

Le développement des neurosciences est lié à la multiplication et à l’amélioration technique des possibilités d’exploration fine du système nerveux, tant du point de vue de sa structure que de son fonctionnement, depuis l’échelle moléculaire jusqu’au niveau des organes, comme le cerveau, voire de l’organisme tout entier.

Les neurosciences sociales et cognitives explorent les mécanismes responsables des déterminants cognitifs, affectifs et motivationnel du comportement humain individuel et collectif.

« Perception, langage, motivation, raisonnement, émotions, créativité, mémoire, attention, conscience sont à l’origine des comportements de humains. Pour décrire et comprendre les grandes fonctions du cerveau, les neurosciences s’appuient sur un ensemble de méthodes expérimentales, de l’analyse clinique fine aux examens électrophysiologiques en passant par l’imagerie cérébrale. »  (Site de l’institut du cerveau ICM)

Les nouvelles neurosciences sont donc bien une entreprise de localisation et d’exploration, découvrant d’ailleurs que les territoires cérébraux ne se trouvent plus exactement dans le cerveau, mais dans un système permanent de mise en relation, ce qui permettrait peut-être un jour de découvrir que l’inconscient lui-même n’est plus intrapsychique mais interrelationnel !!

Pour conclure..

Pour l’instant on se fait à l’idée que l’intelligence artificielle existe, sans la fantasmer, en me disant ceci :

« Psychanalyse et neurosciences produisent des modifications de conception alors que l’IA résume, compile sans mettre au jour de vérité nouvelle. IA n’est pas une révolution copernicienne, ni une intelligence.

On disait que la culture c’est ce qui reste quand on a tout oublié, L’IA c’est une culture artificielle qui fait comme on pouvait se souvenir de tout et qu’on s’adressait au compilateur des compilateurs pour bénéficier d’un rappel ?

L’IA est certes une révolution mais seulement dans l’usage de la culture. Cela l’enrichira-t-il ou l’appauvrira-t-il ? »

Roland Guinchard


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