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Les symptômes de la paranoïa. Le cas Donald Trump.

Il arrive que les organisations de travail, entreprises ou institutions, interpellent dans le cadre de notre travail quotidien sur les difficultés, rares mais très graves, créées par des managers particulièrement compliqués.

Une fois sur deux il s’agit de cas de paranoïa.

La politique au plus haut niveau n’est pas exempte de ce genre d’inconvénients. L’actualité nous permet de faire une révision générale des critères qui permettent d’identifier un paranoïaque, car un cas semble s’offrir à tous les regards depuis plus d’un an : Donald Trump.

Un paranoïaque se caractérise essentiellement par le fait de ne pas pouvoir éprouver de réel sentiment d’exister, de vraie « sécurité ontologique ».  Cette dernière se cristallise chez chacun, au début de sa vie, quand il est orienté vers l’inscription au sein d’un « ordre symbolique » familial d’abord et social ensuite.

La référence est représentée par un tiers que chacun d’entre nous rencontre très tôt pour se situer comme « Sujet » face à l’autre d’une part ET face à la Loi, d’autre part ».

Le paranoïaque se retrouve très tôt dans une situation où il acquiert l’étrange conviction d’être à la fois le sujet et la loi, face à l’autre.

Son rapport au monde en sera irrémédiablement troublé, car il se pose dans le rôle de celui qui décidera de ce qu’est la réalité pour les autres. Cela le place dans une situation de « toute puissance imaginaire », qui marque définitivement de méfiance son lien avec le relationnel et le social. En effet chez lui le soupçon surgira immédiatement, lié à la crainte que l’autre ne puisse dénoncer le côté « imaginaire » de la toute-puissance revendiquée.

Parce qu’il « n’existe pas » le paranoïaque existe trop, dans un imaginaire de baudruche gonflé à l’extrême par l’angoisse de ne pas exister. La toute puissance imaginaire est masque de la toute impuissance à « être » vraiment.

Psychologiquement parlant, un paranoïaque est quelqu’un qui « n’existe pas ». Son comportement pathologique est une tentative sans fin pour contrer, compenser, dénier, cette faille majeure.

Ce mauvais démarrage aura sur lui 6 conséquences majeures qui donnent la « cohérence pathologique » de ses errances comportementales bien connues désormais.

  1. Le paranoïaque n’existera pas vraiment comme sujet mais tentera de le faire en s’identifiant à un territoire et non au « corps propre » base de l’image du moi de tout un chacun. Tenter « d’habiter » et d’identifier son existence à un territoire plus grand que son corps va rendre compte de ce qu’on nomme la « mégalomanie ». (Trump s’identifie désormais à son territoire, voulant le protéger comme s’il s’agissait de lui-même :« America first » et prétend dans la foulée à être monsieur plus « personne plus que moi n’a jamais, ne sait, n’a fait, etc…… » proche d’une « omniscience » convaincue mais absurde)
  2. Ne parvenant pas à partager avec les autres ce sentiment d’être soi, limité et dépendant, qui assure la normalité des relations, il se retrouve seul sur son territoire, condamné à se trouver des alliés qui deviendront tous, des images en miroir, qu’il va préférer transformer en persécuteurs, pour ne pas être absorbé par eux. (chez DT la grande valse des collaborateurs et les « vous êtes virés ») 
  3. Les agissements des soi-disant persécuteurs font l’objet, de la part du paranoïaque, d’une interprétation systématique qui s’appuie sur la projection. Ainsi finit-il par être croire à ses propres « mensonges », à en convaincre son entourage, tant sa force de conviction délirante est importante, puis à en accuser les autres jusqu’à concevoir qu’ils organisent un complot (chez DT fake news, vérités alternatives et mensonges)
  4. Si par malheur il gagne une place de pouvoir, (qu’il recherche en général), plus rien n’arrêtera la pente de la déréalisation égocentrique, entamée il y a longtemps. Il s’éloignera irréversiblement des autres, et de la construction avec eux d’une réalité commune. (Chez Donald TRUMP les efforts nécessaires de l’entourage professionnel pour limiter ses nuisances.)   
  5. Il devra sans cesse prouver qu’il a raison, aussi utilise-t-il l’écriture en graphorrhée pour asséner au monde la vérité face à de supposées manipulations prédatrices et agressives (Chez Trump l’usage immodéré et décalé de ses tweets)
  6. Puis au final, pour ne pas glisser irrémédiablement vers la tentation du « fait divers » ou du suicide, il sera contraint de convoquer « un faisant fonction de tiers référent » par le recours à la justice. A terme celle-ci s’avérera forcément décevante pour subir, à son tour un ravalement au statut de banal persécuteur. (Pour Trump, cette dimension n’est pas encore totalement advenue sauf pour les tentatives de traîner les médias devant les tribunaux.)

Beaucoup de tyrans, paranoïaques par définition (Staline, Hitler, Bokassa et une bonne centaine d’autres au moins au cours des siècles) s’empressent de s’attribuer les pleins pouvoirs pour diminuer dans la répartition nécessaire, la place de l’autre et de la loi.

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