Flexibilité & semaine de 4 jours
5 mai 2022 • Ambiance de travail • • par Donatienne Vandeuren
Pour Qui ? Pourquoi et surtout Comment ?
Le matin du 3 mai 2022, France Info diffusait la rubrique « c’est mon boulot » qui parlait de la semaine des 4 jours en ces termes :
« 64% des salariés français voudraient profiter d’une plus grande flexibilité dans l’organisation de leurs horaires de travail, avec la possibilité de les concentrer sur quatre jours. C’est ce qui ressort d’une étude menée par ADP, spécialiste des ressources humaines et de la gestion de la paie notamment, auprès de près de 33 000 personnes dans 17 pays, dont la France. »
Certaines entreprises ont déjà sauté le pas comme l’a exposé le site Cadremploi dans un article paru le 12 avril intitulé : « Passées à la semaine de 4 jours payée 5 jours, ces entreprises ne le regrettent pas ».
Télétravail, semaine des 4 jours, horaires flexibles… Autant de thèmes qui étaient déjà présents mais qui sont arrivés au premier plan depuis la crise du covid et la flambée des prix du carburant.
Toutes ces possibilités sont souvent présentées comme des avancées permettant d’assurer une augmentation du « bien-être au travail » et pourtant lorsqu’on creuse un peu plus loin on s’aperçoit que le bilan est plus nuancé :
Le cas de MV Group
Ainsi, si on reprend la fameuse semaine des quatre jours et l’article de Cadremploi, dans l’entreprise MV Group à ce jour, sur 280 collaborateurs éligibles :
- 6 sont passés à la semaine de 4 jours,
- 6 autres se sont fait racheter une partie de leurs jours RTT en contrepartie d’un revenu supplémentaire,
- Tous les autres ont choisi de pouvoir moduler leur temps et horaires de travail.
Même constat lorsqu’on aborde le télétravail : une étude menée par l’IFOP pour l’Institut Jean-Jaurès a comparé les pratiques et les souhaits en France, en Espagne, en Italie, en Grande-Bretagne et en Allemagne.
Et en France ?
C’est en France que le nombre de jours souhaités en télétravail est le moins élevé : 1,8 jour contre deux jours par semaine au Royaume-Uni, 2,2 jours en Allemagne, 2,4 jours en Italie et jusqu’à 2,7 jours en Espagne.
Certes cette étude date d’avant la flambée du carburant mais elle a le mérite, comme celle sur la semaine des quatre jours, de démontrer que ce qui pourrait passer pour une avancée n’est pas toujours perçue comme telle par les salariés.
Une telle défiance vis-à-vis de ce type de flexibilité du travail peut être le résultat d’une réaction épidermique, ne pas vouloir qu’on change sans qu’on demande son avis, elle peut également trouver son origine dans les craintes que cela alourdisse ou désorganise le travail ou encore simplement dans le fait que le travail peut être perçu comme un havre de paix pour des personnes connaissant une situation familiale compliquée ou souffrant de solitude.
Le rôle clé du dialogue
Une seule chose est certaine : sans dialogue, sans une bonne communication, tout changement même, à priori, positif peut être la source de stress ou de mécontentement. Ne dit-on pas que l’enfer est pavé de bonnes intentions ?
Alors comment faire pour éviter les situations de blocages et qu’au final les partisans du changement comme ceux du statu quo se retrouvent frustrés ?
Peut-être que la solution se trouve dans le fait de contourner l’obstacle en dépassent l’expression de positions à savoir la solution unique que les personnes entendent imposer pour faire émerger les besoins que devra remplir la solution commune. C’est un des ressorts de la médiation qui pourra faire l’objet d’un autre article mais c’est surtout la clé d’un dialogue social apaisé et constructif.
Prendre une photo de ce qu’est l’entreprise, de ses services, de ses points d’appuis et de ses difficultés peut être un outil précieux afin de sortir non seulement des positions mais des recherches de responsabilité ou des « yaka faucon ». C’est ce que nous proposons à nos clients avec Workcare.
Et si, finalement, la flexibilité, ça commençait dans les méthodes de prise de décisions ?