Rentrée au travail – Énergie, rythme, collectif, quel est le bon tempo ?

29 septembre 2025 • Management • • par Renaud Guinchard

Rentrée au travail : transformez l’élan en énergie collective

Chaque année, la rentrée ressemble à un carrefour. Les vacances ont suspendu le temps, les équipes se sont dispersées, et soudain, tout le monde revient avec des rythmes différents, des énergies variées, parfois des envies nouvelles.

Ce n’est pas un hasard si, à cette période, les publicités pour les salles de sport et les programmes de remise en forme fleurissent : comme le 1er janvier, la rentrée de septembre donne l’impression d’un nouveau départ, avec son lot d’énergie… ou du moins de bonne volonté.

Quelques chiffres permettent de poser le contexte :

• Selon une enquête du cabinet Robert Walters, 64 % des salariés français se déclarent anxieux à l’idée de reprendre le travail après les congés. Courrier Cadres
• Une étude du groupe Adecco (QAPA, 2023) indique que 58 % des salariés appréhendent leur retour au travail, et seuls 7 % l’attendent avec enthousiasme. boxnservices.fr
• Enfin, des analyses en RH soulignent qu’il est essentiel de donner de la flexibilité dans les horaires à la rentrée pour permettre aux personnes de gérer leur énergie et récupérer psychologiquement.

Dans les entreprises que Workcare accompagne, c’est à cette période que surgit la même question : « Est-ce le bon moment pour lancer un projet collectif, un accompagnement, une mesure de l’ambiance ? »

La réponse est rarement simple. On redoute de charger les équipes qui n’ont pas encore atterri, de brusquer les équilibres, ou de déclencher des résistances. C’est précisément cette ambivalence qui fait de la rentrée un moment charnière : une opportunité, mais aussi un point de tension.

Le collectif se réactive…

Après l’été, il faut souvent remettre en route la dynamique d’équipe. Les repères se sont un peu effacés, les habitudes se sont distendues.

On retrouve ce que le psychologue Kurt Lewin appelait les “dynamiques de groupe” : un collectif n’est jamais figé, il évolue au gré des interactions et des contextes. (voir l’ambiance de travail)

J’ai vu des équipes repartir très vite, comme si la parenthèse estivale n’avait rien effacé. Mais j’ai aussi vu des collectifs peiner à se réaccorder, comme une machine dont les rouages grincent. Dans ces cas-là, un temps de partage, un rituel simple de rentrée, un moment de clarification du projet commun font toute la différence. C’est souvent là que l’hésitation initiale (“est-ce trop tôt pour lancer quelque chose ?”) se transforme en évidence : si on ne fait rien, le collectif risque de perdre son élan.

Le rôle du management : transformer l’énergie de reprise

La rentrée porte une énergie particulière. Les rythmes sont différents, certains collaborateurs ont déjà repris depuis longtemps (coucou les juilletistes), d’autres reviennent à peine, encore à moitié en vacances. Certains ne sont même pas encore partis !

Le manager se retrouve au centre de ce flux, c’est à lui de le mettre en mouvement, mais cela demande une certaine vigilance.

Fixer un cap clair pour la rentrée, construire un projet, définir ou redéfinir les attentes et le rôle de chacun, et même reconnaître rapidement les premiers petits succès : ces gestes simples changent l’ambiance de travail.

La clé n’est pas de jouer plus fort, mais d’apprendre à rythmer. Il ne s’agit pas de gérer le temps, mais plutôt de gérer l’énergie de travail — un vrai travail de chef d’orchestre* au final !

(*Excusez l’analogie, suite au visionnage de En Fanfare hier soir, film vivement conseillé.)

Les rituels, ce ciment discret

Dans les organisations ou Workcare intervient, le constat est que les équipes qui s’en sortent le mieux sont celles qui marquent symboliquement ce moment.

Un déjeuner partagé, un “tour de table de rentrée”, un petit mot du dirigeant… Ces gestes peuvent sembler anodins, mais ils redonnent de l’épaisseur au lien. Ils créent une mémoire collective, un socle invisible sur lequel les projets s’appuient. En somme, une consolidation des fondations (Cf la maison Workcare)

Là encore, beaucoup hésitent à investir du temps là-dedans. Mais à chaque fois qu’on ose, le retour est positif.

Et puis, il y a la fatigue

On le constate, il serait naïf de croire que la rentrée ne réactive que de l’enthousiasme. Dans les faits, beaucoup de collaborateurs sont déjà fatigués, parfois plus qu’avant les vacances. La charge mentale personnelle, les inquiétudes liées au travail, les dossiers laissés en suspens… tout cela ressurgit d’un coup.

C’est ce qu’on appelle parfois le “blues de la rentrée”. Loin d’être un cliché, il correspond à une réalité psychologique étudiée : le stress dépend moins des événements que de la perception qu’on en a et des ressources disponibles pour y faire face*. Quand l’écart est trop grand entre ce qu’on attend des équipes et ce qu’elles sentent pouvoir donner, l’anxiété monte vite.

Dans ces moments, le rôle de l’entreprise est surtout d’accompagner l’atterrissage. Éviter de tout lancer en même temps, donner quelques jours de respiration, prendre le temps d’écouter. Cela ne règle pas tout, mais cela contribuera à donner l’élan nécessaire à cette rentrée.

*Modèle de Lazarus & Folkman (1984)

En conclusion

La rentrée n’est pas un simple retour au travail. C’est une bascule, une transition délicate où se jouent la cohésion, la motivation et la santé des équipes. *

Les Organisations hésitent parfois à se lancer dans des démarches d’accompagnement à ce moment-là, de peur d’ajouter de la pression. Mais l’expérience montre qu’au contraire, c’est souvent le meilleur moment pour recréer du lien, remettre du sens, et éviter que l’élan collectif ne s’éteigne trop vite.

La rentrée n’est pas un défi à craindre, mais une opportunité pour retrouver le rythme, le lien et l’énergie collective.

Renaud Guinchard

Workcare : Outil et démarche de prévention des RPS et d’amélioration de l’ambiance de travail. Informations, devis, démo >> contact@workcare.fr